• humeurs ...

    Un bureau couvert d'un cuir fauve élimé et usé par endroits, un bloc de papier à lettre bleu, une élégante paire de gants noirs en filet.

    Pourquoi ces gants oubliés ? La lettre devait être de quelque importance pour qu'une telle parure soit laissée à l'abandon. Quels mots brûlants, passionnés, froids, détestables, amoureux, pervers, secs, laconiques, ronflants, ampoulés, voire grandiloquents, avaient été jeté sur ce papier. Un papier bleu, de celui qu'on réserve à une correspondance intime, pas à une correspondance administrative.

    Et ce bureau usé, qui avait du subir et verrai encore à travers le papier les assauts vigoureux d'une plume traçant une cursive nette et appuyée. D'aucuns vous dirons que des mains si fines ne peuvent avoir une telle poigne mais une douceur délicate propre aux caresses. Et moi, je vous dis que des mains bien que fines et délicates sont assez nerveuses et fortes pour étrangler, serrer un cou, presser des carotides, et attendre que l'inéluctable soit accompli.

    Diable, quelles pensées funestes !

    Ce papier bleu devrait nous raconter une histoire d'amour et non pas un récit de haine. Et qu'en savez-vous ? De la haine, de l'amour, de la rage, de la passion, du vulgaire et du sublime. Je vous le demande.
    Avez-vous remarqué sur le bloc ce monogramme pompeusement décoré et doré, comme pour montrer que l’on n’est pas n'importe qui. Vanité des vanités.

    Et ces gants, toujours ces gants. Jetons les préjugés aux orties. Ces gants, sont-ils la parure d'une main féminine ou masculine ? Vous croyez savoir. Ne tombez pas dans le piège, femme peut les porter, mais homme aussi. Quelles mains sont les plus douces et les plus expertes ? Moi, je le sais et j'ai une préférence absolue pour les mains de mon bien-aimé. 

    Celui qui voit les choses et les gens de haut ne peut pas sentir, toucher, raconter ses expériences. Celui qui prend la peine de se baisser et de marcher parmi le monde peut dire son voyage et nous rapporter des sentiments et des émotions pour un partage passionné.

    L'amour commence dans le regard de l'autre, dans cette prunelle brillante et colorée, où nous avons des envies de noyades. La caresse d'un regard. Un regard de velours. Je suis amoureux. Je suis amoureux de mon sentiment d'être amoureux. C'est terrible. Ne prenez pas cela pour du narcississisme, car c'est au delà d'une image de soi, réelle ou virtuelle.

    Ce soir je n'avais pas l'humeur à écrire du quotidien. Des souvenirs ont surgi, on ne sait ni comment, ni pourquoi, et ont guidé mes doigts sur le clavier. Une pluie de "Madeleine" est tombée. Que c'est bon...

    I remember, ...

    PS. : mon voisin part deux semaines en vacances, mais il sera là tout le mois d’août ! Chic !

    mis en ligne : 23:55


  • Commentaires

    1
    Vendredi 14 Juillet 2006 à 19:20
    BoSauvage
    et quel est le parfum de l'homme aux gants en filet noirs?
    2
    Lundi 17 Juillet 2006 à 23:46
    lautremoi

    Je rentre seulement aujourd'hui  lundi 17.
    Le parfum était au printemps "Vetiver" de Guerlain ... Que porte t-il maintenant ? je le dirai plus tard...

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